Un bébé qui refuse de manger des légumes, déteste les morceaux et qui semble se contenter de se nourrir de pâtes… ça inquiète ! Quand un enfant ne mange rien, on se pose mille questions : a-t-on raté quelque chose lors de la diversification alimentaire ? Et s’il s’agissait d’un réel trouble ?
Hello Tribu fait le point et vous donne quelques conseils pour retrouver de la sérénité au moment des repas.
Mon bébé est un petit mangeur
Parfois, un enfant peut être un petit mangeur de nature. Et quand bébé mange peu, les parents sont très inquiets ! Vous passez des heures à essayer de stimuler votre bébé pour qu’il tète un peu plus ? Vous avez usé de 1 000 ruses pour lui faire avaler une cuillerée supplémentaire ?
Avant toute chose, tentez d’être lucide sur la situation : bébé mange-t-il réellement très peu ou seulement moins que son grand frère ? Le curseur peut parfois être difficile à positionner, d’où l’intérêt d’être le plus objectif possible.
Dans un premier temps, n’hésitez pas à mixer les morceaux s’il n’aime pas ça et à ajouter des céréales dans son biberon. Cela peut l’inciter à manger un peu plus.
Et comme les parents sont tout à fait en droit de s’inquiéter pour rien, filez chez le pédiatre si vous en ressentez le besoin ! Bien souvent, les parents de bébés qui mangent peu sont rassurés en voyant que la courbe de croissance est normale.
À partir de 6 mois, et depuis qu’elle avait commencé le sucré, ma fille refusait catégoriquement toute sorte de purées et d’aliments «salés». Chaque fois, je lui présentais des légumes différents sous forme variée mais elle refusait catégoriquement d’y toucher.
Mon pédiatre m’avait dit de ne pas lui mettre la pression, m’avait rassuré en me disant que sa courbe était bonne (même si elle était basse, elle suivait son cours) et que le lait de croissance, à partir de 12 mois, comblait toutes les éventuelles carences qu’elle pouvait avoir. À cela s’ajoutait bronchiolites et otites chroniques, donc pas facile de la faire manger alors qu’elle était tout le temps malade !
J’avais jeté l’éponge et lui mélangeais ses purées avec ses compotes, au grand dam de ses grands-parents horrifiés.. (et tant pis pour l’éducation au goût !). Et un jour, alors que je lui présentais sa purée de légumes pour la énième fois… elle s’est emparée de sa cuillère et l’a dévorée ! J’étais estomaquée ! Déclic ou conséquence positive d’un RDV chez un ostéo à cause de ses maladies chroniques ? Je n’ai jamais su ! Mais maintenant, à 2 ans, elle mange de tout ! (même si elle a encore un sérieux penchant pour le sucré)
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La néophobie alimentaire : une étape normale
«J’aime pas !» / «Beurk !» / «C’est pas bon !»… malgré toute votre bonne volonté pour proposer à votre enfant des plats équilibrés et variés, il refuse systématiquement d’y toucher. Votre enfant, à partir de 18 mois, se trouve alors peut-être dans une étape que l’on appelle la néophobie alimentaire.
La néophobie alimentaire est un sentiment de peur face à de nouveaux aliments. Les enfants sont alors très réticents à goûter des mets inconnus qu’ils ont tendance à automatiquement trouver mauvais.
Les symptômes de cette étape sont caractéristiques :
- Votre enfant tourne la tête dès que vous approchez la cuillère et refuse d’ouvrir la bouche
- Les repas sont très longs
- Il refuse tout nouvel aliment ou n’apprécie plus des éléments qu’il mangeait avant
- Il n’aime pas lorsque les aliments sont mélangés
- Il sent son assiette
- Il recrache
- Il grimace
- Il peut également vomir
Si vous notez une majorité de ces comportements chez votre enfant, il ne s’agit ni d’un caprice, ni du fait que votre enfant soit difficile… Il est peut-être tout simplement néophobe !
Même si cette période est compliquée à vivre, essayez de garder votre sang-froid, il s’agit d’une étape normale, même si elle n’est pas un passage obligé.
3/4 des enfants de 2 à 10 ans traversent une période de néophobie alimentaire. Le déclenchement peut avoir lieu pendant la phase du «non» durant la petite enfance, parfois plus tard. La quête d’autonomie et la recherche de sécurité en période de changement (déménagement, changement d’école…) peuvent également expliquer ce phénomène.
Enfant qui ne mange rien : Halte aux idées reçues !
Que celui ou celle qui n’a jamais entendu ou prononcé la phrase «un bon mangeur est en bonne santé !» nous jette la première pierre ! Cette idée reçue focalise les parents sur l’alimentation de leur enfant. Et dans nos sociétés d’abondance, nous avons pris l’habitude de trop manger par rapport à nos besoins et à notre santé. Et ça, nous l’avons oublié. Nos enfants, eux, le savent ! Les besoins de chacun sont différents.
Ce n’est pas parce que l’on mange peu que la croissance est ralentie. Si votre enfant se développe normalement, s’il n’y a pas de cassure dans sa courbe de croissance, alors il n’y a pas de quoi s’alarmer.
Il est alors contre-productif de forcer votre enfant à manger et de l’interdire de quitter la table tant que son assiette n’est pas terminée. Les spécialistes de la nutrition soulignent d’ailleurs que cela ne fait que renforcer le rapport négatif à l’alimentation.
Les astuces de la Tribu
Pour retrouver sérénité et plaisir d’être ensemble à table, Hello Tribu vous livre quelques conseils et astuces à tester avec vos enfants à l’appétit de moineau :
Un repas qui plaît aux enfants !
Vous pouvez poser sur la table familiale plusieurs petits plats : crudités, viandes froides, fromages, fruits… Privilégiez des mets appétissants, colorés et variés.
Chacun pourra ainsi se servir de ce qu’il aime, prend la quantité qu’il souhaite, dans l’ordre qu’il veut. L’enfant, ravi de se servir seul et de décider, mange généralement davantage. Tout le monde est content !
Montrer l’exemple
Régalez-vous ! En montrant à votre enfant que vous prenez plaisir à manger, il sera tenté de goûter ce qui vous plaît tant.
Le repas est un moment convivial qu’il est bon de partager en famille. Dans la mesure du possible, essayez de manger ensemble à table. Et n’oubliez pas de faire la chasse aux écrans ! Afin de privilégier le plaisir de manger et d’échanger, éteignez la télé, rangez votre smartphone et profitez de votre repas.
Cuisiner en famille
Rien de tel que d’impliquer votre enfant dans la préparation des repas pour lui mettre l’eau à la bouche. Vous pouvez en profiter pour lui expliquer d’où proviennent les aliments et ce qu’ils peuvent nous apporter de bon.
La technique de sioux
Il déteste les brocolis ? Et si vous tentiez de les cuisiner sous une autre forme ? Mélangés et cuits avec un peu d’œuf et de fromage râpé et présenté sous forme de nugget, c’est de suite plus fun !
Zéro pression
La majorité des enfants qui mangent peu sont juste sujets à une difficulté passagère. Il est inutile de le forcer et de tomber dans «le chantage». Même si c’est difficile et même si vous mourez d’envie de l’inciter à manger davantage, évitez les phrases du type : «Je suis triste que tu refuses de manger» / «Si tu finis tu auras un dessert»… Montrez-lui simplement que vous êtes là, rassurez-le et essayer de faire du repas un moment convivial sans pression.
À 20 mois, mon fils refusait catégoriquement de manger autre chose que des coquillettes. Je m’inquiétais beaucoup pour sa santé, tout particulièrement car il était petit à la naissance et que je suis depuis très attentive à son poids. J’en ai parlé au pédiatre qui m’a conseillé de cuisiner des repas variés et de ne pas faire de plat spécial pour lui.
Au début j’étais très anxieuse au moment des repas, j’avais toujours peur qu’il ne s’alimente pas. J’ai réussi à prendre sur moi et à ne pas me focaliser sur son assiette. J’ai relâché la pression. Même si parfois il mangeait peu, il mangeait quand même ! Et puis j’ai vite compris qu’il ne se laisserait pas mourir de faim. Même s’il y a encore aujourd’hui quelques difficultés avec les légumes verts, le pire est derrière nous !
Et si c’était un trouble de l’oralité ?
Votre enfant ne mange rien. Certains trouvent qu’il est capricieux, difficile, qu’il faut se détendre car ça passera avec le temps… Malgré tout, votre instinct de parent vous dit qu’il y a autre chose. Et si votre enfant souffrait d’un trouble de l’oralité ?
Un trouble de l’oralité alimentaire, appelé dysoralité, se traduit par des difficultés à s’alimenter par la bouche soit parce que l’enfant refuse, soit parce qu’il n’a pas pu mettre ce comportement en place lors de son développement.
Des signes pour vous alerter
N’hésitez pas à en parler à votre médecin pour mettre en place un bilan avec un orthophoniste formé aux troubles de l’oralité, si votre enfant présente plusieurs de ces signes :
- Votre enfant est néophobe
- Il a des problèmes de comportement à table
- Il rejette certaines textures
- Absence d’exploration buccale de 0 à 24 mois
- Nausées ou vomissements fréquents dès que l’enfant est en contact avec des aliments
- Perte de poids et cassure de la courbe de croissance
- Le brossage des dents est une épreuve
- Votre enfant refuse de toucher certaines choses : coton, sable, pâte à modeler…
ET VOUS ? Avez-vous eu des inquiétudes au sujet de l’alimentation de votre enfant ?
Partagez vos témoignages et expériences dans les commentaires de l’article !