Nous savons à quel point il est difficile de voir son enfant pleurer, d’autant plus lorsque l’on ne comprend pas d’où vient son mal-être. Ne serait-il pas fantastique d’avoir les clés pour décoder les pleurs de l’enfant ? Dans cet article, grâce à la méthode Dunstan Baby Language (DBL), vous allez apprendre à analyser les pleurs de votre bébé. D’où vient cette méthode et comment ça marche ? La tribu vous dit tout !
Dunstan Baby Language : D’où vient cette méthode ?
1998, Australie – Priscilla Dunstan
Après des jours et des jours de pleurs incompris de son bébé et de détresse parentale, un déclic d’une jeune maman a bouleversé le monde de la communication bébé-parent.
Priscilla Dunstan est née avec « une ouïe plus développée que la plupart des gens et un don pour reconnaître les formes sonores », peut-on lire dans son livre Il pleure, que dit-il ?. Dernière d’une fratrie de 6 enfants, elle a passé beaucoup de temps à écouter ce joyeux brouhaha sans jamais se sentir entendue. À la naissance de son fils Tom, elle a ressenti une hypersensibilité aux pleurs et souhaitait vraiment qu’il se sente compris.
Et si on vous avait écouté et compris toute votre vie, depuis votre premier souffle, votre premier cri ?
Cette nuit de 1998, après avoir pleuré d’épuisement et avoir touché pleinement ce sentiment de mère « nulle, inadéquate et inutile », Priscilla a su qu’il fallait qu’elle agisse. Elle a alors transcrit sur un carnet tous les sons, leurs structures et les solutions qui avaient fait cesser les cris de son bébé. Petit à petit, elle a créé un lexique qui permettait de leur rendre la vie plus paisible. Les sorties en extérieur sont alors devenues de plus en plus possibles et surtout agréables. Lors de ces promenades, elle découvre avec surprise que les autres bébés qu’elle rencontre pleurent de la même façon !
Dunstan baby language : comment ça marche ?
La technique au service de l’écoute
Chaque fois que nous parlons, nos mots sont emprunts d’une intonation spéciale en fonction de nos organes, de nos émotions ou encore du niveau de stress dans lequel nous évoluons. Si vous vous mettez à écouter attentivement les gens autour de vous, vous arriverez aisément à distinguer une émotion présente. Les trémolos dans la voix, l’aigu dans lequel les mots se logent lors de pics de stress ou encore une manière de parler saccadée lorsque votre interlocuteur est écœuré.
Pour nos enfants, c’est la même chose. Si votre bébé a mal au ventre, on peut le voir se tortiller, gémir comme s’il avait un nœud l’empêchant de s’exprimer de manière fluide et son visage devient souvent tout rouge. Il fera un son phonétique ressemblant à [Èèrh]. C’est l’air sortant par la bouche lorsque le gros intestin se contracte. Ces crampes douloureuses dues à la constriction des muscles abdominaux du système digestif aident à expulser les gaz coincés.

Imaginez-vous en pleine crise de colite ne pouvant ni parler, ni bouger, ni vous mettre dans la position antalgique de votre choix. Ne seriez-vous pas soulagé que quelqu’un dans votre entourage puisse entendre, comprendre et accompagner ce malaise ?
Quelques pistes de décodage, ça vous dit ?
5 sons à la loupe
- [Nèh] j’ai faim
Ce son est produit par la langue qui monte vers le palais. Normal, bébé se prépare à téter ! Parfois même, il tourne la tête pour chercher à téter un bout de la couverture sur laquelle il est posé ou ses petits poings.
- [Aoh] j’ai sommeil
Ce son vient directement du réflexe de bâillement. C’est le précurseur des autres signes du sommeil que vous avez certainement déjà notés. Bébé se frotte les yeux ou les oreilles, se tortille et il arrive qu’il se jette en arrière.
- [Èh] j’ai besoin de roter
C’est une série de petits sons courts « Èh ! Èh ! Èh ! ». Un peu comme quand vous avez une arête coincée dans la gorge. Bébé se tortille s’il est sur le dos.
- [Èèrh] j’ai des gaz dans l’abdomen
Ouuuuhhh celui-ci est l’un des sons les plus difficiles à entendre. Il tord nos boyaux de parents. Cris stridents qui traduisent un grand stress, une urgence et une grande détresse.
- [Hèh] je suis inconfortable
Le H est aspiré comme le bébé chiot qui a trop chaud que l’on entend haleter. Il prévient souvent le trop chaud ou trop froid. Et aussi une étiquette qui grattouille, une piqûre d’insecte qui démange ou encore un eczéma.
Nb : ces 5 sons ne sont qu’un extrait de l’ensemble des connaissances partagées lors des ateliers DBL.
Alors convaincu.e ?
Le réseau Dunstan Baby Language (DBL)
En France, une petite communauté d’une vingtaine d’instructrices au Dunstan Baby Language (oui oui pour l’instant que des femmes ! Pourtant, il est prouvé que les hommes ont une très grande capacité à reconnaître les sons de leurs bébés !) sont joignables dans l’annuaire du site pour vous former.
Il est possible de faire l’atelier avant ou après la naissance de votre bébé. Suivant les instructrices, vous aurez le choix entre une ou deux rencontres, en présentiel ou virtuel. Certaines ajouteront des outils en plus comme les modes sensoriels ou comment bien accompagner le sommeil.

Qui connaît mon enfant mieux que moi ?
Décoder les pleurs de son bébé, c’est s’appuyer sur la connaissance technique du corps. Cette technique permet de comprendre ce qu’il se passe pour lui et de créer un véritable lien de confiance. Les portes de l’attachement inconditionnel et du développement de ce petit être s’ouvrent avec ce lien créé. Rappelez-vous que vous formez un duo unique. À ce titre, vous connaissez votre enfant mieux que quiconque, faites-vous confiance !