Le désir d’enfant dans un couple peut rapidement venir transformer la dynamique de l’épanouissement sexuel. Et dans le cas de l’infertilité, celle-ci est mise à rude épreuve. Elle peut même finir par s’envisager comme un combat vers la performance.
La définition de l’infertilité est l’incapacité de concevoir et de mener à son terme une grossesse après une année de relations sexuelles sans contraception.
Elle peut également avoir un impact sur les dimensions affectives et psychologiques du couple.
Hommes et femmes = des vécus différents face à l’infertilité
La femme aura tendance à souffrir dans son identité même, « si je ne peux pas avoir d’enfant, alors je ne suis pas vraiment une femme », son estime d’elle-même, son image corporel « qu’est ce qui est mal fichu là dedans ? ». Elle peut ressentir de la culpabilité et développer une réaction dépressive.
L’homme, quant à lui, ne se sentira pas « Homme » s’il est responsable de l’infertilité. Il peut avoir un sentiment de honte, de perte de virilité qui peut avoir comme conséquence sexuelle de l’impuissance. Responsable ou non, considérant que sa souffrance est moindre comparée à celle de sa compagne, il aura tendance à rester dans le mutisme. La douleur de l’homme est souvent silencieuse et cachée.
- Communication dans le couple sur les ressentis pour rester unis ;
- Communication avec un professionnel pour déposer et parler de ses doutes.
Il est fondamental de garder à l’esprit la souffrance morale des deux membres du couple pour garder une unité et un équilibre.
Rapport entre infertilité et troubles sexuels
L’infertilité et la sexualité ont un rapport de réciprocité : l’infertilité peut entraîner des dysfonctions sexuelles et l’inverse est également à prendre en compte, les dysfonctions sexuelles peuvent causer une infertilité.
TOUS les troubles sexuels masculins peuvent entraver la fertilité (par exemple, les troubles du désir, les troubles de l’érection, l’anéjaculation…), SAUF l’éjaculation prématurée.
Du côté féminin, seul le vaginisme posera un problème dans la conception d’un enfant.
Pour que les deux membres du couple se sentent bien accompagnés, il faut donc permettre à chacun d’être entendu dans sa souffrance et ses craintes (andrologue, sexologue, gynécologue, …). Des solutions existent.
Les contraintes dans le parcours de la PMA pour une sexualité épanouie
La sexualité ne peut demeurer intacte ou en tout cas identique dans le cadre de la prise en charge de l’infertilité. Il y aura souvent une diminution de celle-ci mais plutôt qualitativement parlant que quantitativement. Les rapports sexuels prennent une dimension différente. L’objectif devenant la performance (la grossesse) et non plus le plaisir.
Le corps médical peut engager des traitements qui demanderont des rapports sexuels programmés et donc moins spontanés, ou bien souhaiter l’abstinence dans le cas par exemple d’un recueil de sperme. Le sexe fera alors directement écho à la douleur liée à l’infertilité.
En fonction des traitements, le corps de la femme peut subir des transformations, comme la prise de poids, la sécheresse vaginale, la fatigue, un inconfort… ce qui ne favorisera pas l’aspect sensuel.
Le corps devient objet d’examen et de soins. Il y a risque de se sentir dépossédé de celui-ci.
Quelques conseils pour conserver un épanouissement sexuel pendant la PMA
- Communiquer sur ses ressentis au sein du couple. Faire part du côté féminin comme masculin de ses émotions pour conserver le lien, l’unité, la confiance, l’envie.
Si c’est trop difficile, il ne faut pas hésiter à consulter un professionnel pour faciliter l’expression des maux/mots.
- Se concentrer sur la spontanéité des moments partagés. Ne pas hésiter à innover sexuellement, conserver des moments privilégiés (caresses, effleurage, câlins, etc…), agrandir et approfondir la question des préliminaires.
- Ne pas stopper tout le reste. Il faut continuer d’avoir des projets, des activités tournées vers l’extérieur que ce soit en couple ou avec des amis. Cela afin de laisser le couple fonctionner et préserver un environnement favorable au désir, là où la PMA aura peut-être posé les bagages de la programmation des rapports sexuels.
Ce type de parcours pouvant s’apparenter à une course avec obstacles de plusieurs kilomètres, il est plutôt conseillé d’être bien accompagné afin d’appréhender le mieux possible les étapes et les conséquences physiques et/ou psychologiques et/ou affectives.
L’épanouissement sexuel et la PMA peuvent-être compatibles à condition d’accepter dans un premier temps que la sexualité sera de toute façon différente. Il s’agira de trouver un nouvel équilibre et ne pas croire qu’on pourra « refaire comme avant ».
Un professionnel pourra être d’une grande aide pour répondre à toutes vos questions, accueillir vos maux, vos peurs, angoisses et également redonner à chacun le rôle dont il a besoin pour avancer dans cette épreuve.
Découvrez comment l’alimentation peut vous aider à préparer et accompagner la conception d’un bébé
ET VOUS ? Avez-vous déjà expérimenté la PMA ?
Partagez vos témoignages et expériences dans les commentaires de l’article !