Depuis que les préconisations sont de coucher les bébés sur le dos pour limiter le risque de mort inattendue du nourrisson, on a vu apparaître une augmentation de plagiocéphalies positionnelles. Mais qu’est-ce que c’est, comment les éviter et comment les traiter ? Dans cet article, Chloé Ponsin, fondatrice de Calindekoala et Mathilde Elind, kinésithérapeute spécialisée dans la prise en charge des déformations crâniennes positionnelles, vous livrent leurs conseils sur la plagiocéphalie.
La plagiocéphalie, c’est quoi ?
La plagiocéphalie est une déformation crânienne du nourrisson, due à un appui prolongé sur une partie du crâne. Cette déformation est souvent appelée « le syndrome de la tête plate ». Elle apparaît suite à une position répétée et prolongée sur le dos. Elle peut être associée à un torticolis ou à une simple position préférentielle du bébé.
Le principal préjudice de cette pathologie est purement esthétique. Mais les dernières études tendent à démontrer que les déformations crâniennes positionnelles sévères peuvent générer des troubles de l’articulation tempo-mandibulaire (mâchoire) ainsi que des troubles du développement. Il n’y a cependant aucun trouble neurologique associé aux déformations crâniennes positionnelles.
Les déformations crâniennes ainsi que les limitations de rotations cervicales doivent être recherchées dès la naissance et durant la première année de vie à chaque visite médicale. Le traitement doit être mis en place dès l’apparition des premiers troubles (limitation de rotation, position préférentielle).
D’après les dernières recommandations de la Haute Autorité de la Santé (HAS), le premier traitement à mettre en place est la kinésithérapie qui a déjà prouvé son efficacité. Il est important d’insister sur l’investissement des parents à la maison. C’est en effet le premier facteur de réussite du traitement. Les données scientifiques actuelles ne permettent pas de recommander l’ostéopathie.
Quelles sont les préventions à mettre en place ?
Dans notre société, on a vu apparaître de nombreux objets de puériculture. Les bébés sont donc allongés la tête posée sur un support plat comme le transat, le cocoonababy, le cosy, ou encore la nacelle. Il est possible de les utiliser, mais de façon modérée et maximum 1h30 par jour.
Le fait d’utiliser un outil de portage permet au bébé de découvrir le monde qui l’entoure. Il va alors être rassuré et s’endormir plus facilement en ayant sa tête libre de tout mouvement et non appuyée sur un support. Les parents peuvent donc retrouver l’usage de leurs mains et vaquer à leurs occupations tout en répondant aux besoins d’attention de bébé. Il est également recommandé de varier les positions de bébé pendant la journée tant qu’il est sous surveillance !
Mon bébé est atteint de plagiocéphalie, que puis-je faire ?
L’assouplissement, l’éveil moteur de votre bébé et l’investissement des parents sont la clé du traitement. Il faut faire attention à ne pas soulever bébé sous les aisselles mais en prenant appui sous son bassin. Cela va lui permettre de s’enrouler et de rester détendu sans prendre une posture d’extension. C’est en effet une position qui est néfaste car favorisant l’appui sur le crâne. Il faut l’installer sur le côté et sur le ventre tout en veillant à le faire rouler pour lui « montrer le chemin ». Prenez soin d’attirer son regard vers le côté, non préférentiel, avec des jouets et des objets lumineux et attrayants.
Dès l’apparition des premiers symptômes, il est particulièrement important de faire un bilan avec un kinésithérapeute spécialisé en pédiatrie. Il va évaluer et suivre l’évolution de la déformation crânienne positionnelle pour éviter une aggravation de la déformation le plus rapidement possible. Plus ces précautions sont mises en place tôt, plus ce problème rentrera dans l’ordre rapidement.
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AUTEUR : MATHILDE ELIND
Kinésithérapeute en cabinet libéral et au CHU de Bordeaux en service de neurochirurgie, spécialisée dans la prise en charge des déformations crâniennes positionnelles. Mais également experte auprès de la haute autorité de la santé pour un groupe de recherche portant sur les liens entre la mort inattendue du nourrisson et les déformations crâniennes positionnelles. Mathilde a créé, cette année, l’école des Mamans qui vise à accompagner les jeunes mamans auprès de leur bébé afin de créer une véritable complicité avec eux. Le principal enjeu de cette école est d’enseigner aux mamans les bons gestes à adopter au quotidien avec leur bébé afin de prévenir un ensemble de pathologies telles que les déformations crâniennes positionnelles, les coliques, les reflux… Cette école vise également à informer et à accompagner les jeunes mamans dans l’évolution de leur corps en post-partum en leur proposant des cours adaptés de yoga et pilâtes pré et post-partum.
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