La naissance d’un enfant entraîne un vrai bouleversement dans la vie d’un couple et le passage de 2 à 3 ne va pas toujours de soi. De couple conjugal, nous passons à « couple parental ». Cela peut entraîner des changements émotionnels importants : épuisement, désorientation, émerveillement, joie, doute, tristesse… Et des conséquences inévitables sur notre vie sexuelle. Le retour à la sexualité est différent pour chacun. Alors comment retrouver une sexualité épanouie après l’accouchement ? Voici nos conseils.
Ce qu’il faut savoir sur la sexualité pendant la grossesse et après l’accouchement
L’activité sexuelle reprend plus vite et plus facilement s’il n’y a pas eu de véritables ruptures pendant la grossesse. 10% des couples arrêtent complètement leur activité sexuelle dès qu’ils apprennent la grossesse. Les médecins conseillent de reprendre doucement une activité sexuelle environ 6 semaines après l’accouchement. Celle-ci reprend naturellement entre 3 à 6 mois post-partum, le temps que le corps récupère du « traumatisme ». 7 à 8 mois après, la plupart des couples ont retrouvé une sexualité. Néanmoins, les rapports restent moins élevés la première année. En revanche, si aucune activité sexuelle n’a repris au bout d’un an, n’hésitez pas à consulter. Dans tous les cas gardons bien à l’esprit que nous sommes tous différents !
Après la naissance, plusieurs facteurs peuvent expliquer la baisse ou perte de libido chez la femme mais aussi chez l’homme.
Pourquoi la femme a une baisse de libido ?
Des facteurs physiques
Une naissance est une épreuve pour le corps. Durant l’accouchement par voie basse, la cavité vaginale s’est élargie pour que la tête passe, les muscles et les nerfs se sont étirés, la muqueuse vaginale a été extrêmement sollicitée, il y a eu une perte d’élasticité. Parfois on peut même parler de béance vaginale. De plus, si une épisiotomie ou une césarienne a été nécessaire, il faut plusieurs semaines pour cicatriser. Un accouchement peut d’ailleurs être comparé à une épreuve de marathon et entraîne donc des changements physiques : douleurs de ventre, constipation, hémorroïdes, infections urinaires, déchirure du col de l’utérus, saignements … sans compter la fatigue. Avec une rééducation adaptée et du sport cela rentre généralement dans l’ordre.
Le corps a besoin de se remettre, se reposer est indispensable.
Des facteurs physiologiques
La femme est souvent comblée par l’ocytocine, l’hormone de l’attachement et l’endorphine, l’hormone du plaisir ; souvent libérées pendant l’allaitement. Ces hormones peuvent diminuer ou même inhiber le désir sexuel. La mère étant en symbiose avec son bébé, elle ne peut être fusionnelle avec deux personnes à la fois.
Enfin des facteurs psychologiques
Face aux transformations de son corps (poids, vergetures, épisiotomie…) la femme peut avoir une vision négative de son image qui va impacter directement sur son désir. Si c’est un accouchement par césarienne, souvent imprévu, cette nouvelle cicatrice peut être vécue comme une blessure profonde : ne pas avoir donné la vie « naturellement ». Cela peut entraîner parfois dépression, doutes, crises de larmes, tristesse, nervosité… N’oublions pas que le cerveau est le premier organe sexuel.
Les récentes découvertes en neurosciences suggèrent que l’orgasme n’est pas seulement un réflexe mais aussi la résultante de toute une alchimie neuro-fonctionnelle. L’ensemble de ces résultats tend donc à déplacer le centre de l’orgasme féminin clitoris vagin vers le cerveau comme coordinateur du plaisir et du désir.*
Et chez l’homme, comment s’explique la baisse de libido ?
Le père aussi peut avoir une baisse de libido. Il peut être le témoin d’une relation fusionnelle ou seul le nouveau-né semble comblé pleinement la mère. Il peut se sentir exclu, parfois jaloux de voir l’enfant prendre « sa place ». L’homme voit sa femme devenir mère, entraînant alors une certaine confusion concernant les attributs réservés habituellement au sexe dans le cas où la mère allaite et peut s’interdire de pratiquer certaines positions.
Parfois pendant cette longue période d’abstinence, le père aura recours à la masturbation. Ce ne doit pas être un sujet tabou, au contraire cela peut être un outil puissant dans la reconquête du corps également pour la femme.
Comment retrouver une complicité sexuelle ?
La clé est la communication, pilier essentiel du couple. Se raconter comment chacun a vécu l’accouchement, partager ses craintes, ses doutes et surtout exprimer ses inquiétudes ou ses envies sans avoir peur d’être jugé, dans la bienveillance et l’acceptation de l’autre dans ses émotions. Au moment des premières tentatives sexuelles, ne pas hésiter à dire d’être doux, prolonger les préliminaires, dire ce qui nous fait du bien… et si on a peur d’avoir ou de faire mal. Instaurer un climat de confiance, de respect, de soutien et d’écoute. Parfois la mère se sent moche, déformée, le père rejeté. Il est important de partager ses sentiments. Avoir des mots d’amour tendres l’un envers l’autre. (Re)composer une intimité verbale avant une intimité sexuelle. Ne pas se forcer à avoir un rapport sexuel qui peut devenir douloureux sous l’effet de la crispation pour répondre au désir de son compagnon.
Quelques conseils pour prendre du plaisir tout en douceur
Commencer par des rapports sans pénétration, par exemple une masturbation au travers de jeux, suivie d’une pénétration lente et douce. Créer votre propre jeu sexuel, des cartes ou chacun notera ses envies, puis tirage au sort (caresse, massage, strip-tease… : tout est bon pour faire naître le désir et l’excitation !). Effectuer des positions qui réduisent la pression sur le bas ventre et le périnée et qui permettent de retrouver une certaine complicité :
- Missionnaire (en prenant le soin de ne pas appuyer sur le ventre)
- Les amants (debout enlacés l’un face à l’autre)
- Le lotus (face à face assis)
- Petite cuillère (pénétration peu profonde)
- L’andromaque (position dans laquelle la femme est assise sur l’homme allongé, face à lui) pour maîtriser la pénétration, contrôler ses sensations (et douleurs) …
Surtout ne tentez pas de nouvelles positions, ce n’est pas le moment d’innover. En revanche, vous pouvez pimenter en vous donnant des rendez-vous par SMS, post-it… réservez-vous des moments d’intimité (pendant que bébé dort … ), des petits moments volés et pas forcément dans le lit. Pour la jeune maman, attention à ne pas négliger son corps, la rééducation post accouchement est primordiale pour retrouver une tonicité vaginale et une certaine élasticité de la muqueuse. Massages et ballon de Pilates sont idéaux pour retrouver une musculation. Faites du bien à votre corps, faites lui confiance ! N’hésitez pas à vous toucher, à vous regarder, à vous masser seule ou à deux. Plus vous connaîtrez votre corps, plus vous saurez guider votre partenaire.
Et n’oubliez pas, faire l’amour favorise l’endormissement, votre sommeil n’en sera que meilleur et on en a besoin en tant que jeunes parents !
* »Le Cerveau au coeur du plaisir féminin » Revue Médicale 2006. S Ortigue & F Bianchi-Demicheli.
AUTEUR : GLEEBABY
Gleebaby est le service digital d’accompagnement bien-être des futurs et jeunes parents. Chez Gleebaby notre mission consiste à soutenir la parentalité et ce, peu importe la forme qu’elle prend ou encore l’endroit où elle se trouve. Pour ce faire, nous mettons à votre disposition une marraine Gleebaby, à l’écoute de vos besoins et envies pour y apporter des réponses personnalisées par le biais de mises en relation avec nos experts en parentalité Gleebaby. Gleebaby c’est avant tout une belle communauté, la #gleefamily, qui s’écoute, s’entraide et se soutient.
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