On parle souvent de l’importance de l’alimentation chez la femme enceinte. Lors des rendez-vous prénataux, les professionnels de santé portent une attention particulière aux apports nutritionnels et caloriques de l’alimentation de la future maman. Ce qu’on nous dit moins, c’est que les besoins nutritionnels de la jeune maman sont supérieurs à ceux de la femme enceinte. Dans cet article, nous vous expliquons et livrons des conseils précieux sur l’importance de l’alimentation dans la récupération post partum !
Des besoins nutritionnels supérieurs chez la jeune maman
L’organisme de la jeune maman est en pleine dé-gestation et vient de fournir un effort marathonien lors de la mise au monde de son enfant. En effet, pendant 9 mois, le corps maternel s’est transformé, ouvert, a nourri et fait grandir la vie. Et en quelques heures, celui-ci doit en expulser un être tout entier, par la seule force des contractions utérines.
L’utérus, qui augmente de 15 à 20 fois son poids et 40 fois sa taille pendant la grossesse, va connaître une involution rapide, en 2 mois.
Sachez qu’il faut compter 25 jours pour la cicatrisation de la zone placentaire et plusieurs semaines en cas de déchirures, épisiotomie ou de césarienne. Aussi, les muscles des grands droits, qui se sont distendus et écartés pour laisser place au bébé, vont se ressouder progressivement. L’accouchement n’en reste pas moins un épisode (très) intense notamment avec la perte de sang juste après la naissance et pendant les lochies, la chute hormonale, la mise en place de la lactation et l’énergie nécessaire pour prendre soin d’un nouveau-né totalement dépendant et aux besoins souvent intenses.
Retrouvez un équilibre après l’accouchement
En quelques semaines ce corps maternel va donc cheminer vers un nouvel équilibre physique, hormonal, mais aussi psychique. Eh oui la fragmentation n’a pas lieu seulement au niveau physique ! On évoque de plus en plus la matrescence, et toute cette restructuration identitaire qui accompagne le devenir mère.
Le repos maternel, l’alimentation et la prise en compte de l’état émotionnel de la jeune maman sont ainsi indispensables à une récupération optimale.
La femme a besoin d’au moins 6 semaines de convalescence (n’ayons pas peur des mots) pour guérir physiquement et retrouver un certain équilibre hormonal et physiologique.
Quels besoins nutritionnels pour la jeune maman ?
L’alimentation a donc une importance capitale dans la récupération post-partum. En plus de permettre les apports nutritifs nécessaires (notamment en fer, magnésium, vitamine C et D), une bonne alimentation facilitera la digestion et favorisera la récupération cellulaire. Les apports en zinc/iode agissent sur la régulation des hormones alors que les acides gras essentiels préviennent les dépressions post-partum. Enfin, l’idée est aussi d’apporter chaleur, enveloppement et réconfort à la jeune maman.
L’importance du chaud dans l’alimentation post partum
De manière générale, on peut assimiler l’alimentation de la jeune maman aux étapes de la diversification alimentaire chez le nourrisson. Après l’accouchement, le mieux est de prioriser les boissons, aliments et repas chauds, mous, riches en huile et épices, humides et sucrés naturellement. Tels que les soupes, potages, bouillies, mijotés et porridges. Au fil des jours et des semaines, différentes textures peuvent être introduites jusqu’à ce que la mère revienne progressivement à son alimentation de base.
Une alimentation riche en bons gras pour faciliter le transit
Les tous premiers jours, une alimentation particulièrement riche en bons gras peut-être essentielle pour faciliter le transit intestinal complètement chamboulé et le passage des premières selles, souvent sources de grand stress. En ayurveda on conseille à la jeune maman de consommer 1-2 cuillères à table de beurre clarifié dans une tasse d’eau chaude avec un peu de gingembre tout de suite après l’accouchement.
On évitera ainsi les premières semaines, tous les aliments difficiles à digérer, tels que les crudités, salades, fritures, aliments froids ou glacés ainsi qu’une trop grande quantité de légumes verts, qui pourraient potentiellement favoriser les troubles intestinaux.
Une cuisson plus longue pour une bonne récupération post partum
Au contraire, on privilégiera les légumes racines bien cuits (au four, ou en mijoté), ainsi que les porridges à base de grains trempés, les légumineuses riches en protéines et les bons gras. De manière générale la cuisson devra être plus longue et les quantités d’eau plus élevées pour obtenir des textures onctueuses. Par exemple pour le riz ou les autres sortes de grains, on peut opter en post-partum immédiat pour un rapport 1:3 et allonger le temps de cuisson.
Pour sucrer on conseille plutôt le miel ou simplement les fruits séchés réhydratés ou cuits pour agrémenter les porridges, ou en collation par exemple.
Des épices pour favoriser la digestion post partum
Toujours dans cette optique de favoriser la digestion et le bon fonctionnement du métabolisme, mais aussi soutenir émotionnellement la femme, on privilégiera les épices réchauffantes pour agrémenter les plats et boissons. Notamment le cumin, gingembre, clou de girofle, cardamome, fenouil, fenugrec.
Favoriser les boissons chaudes pour une bonne récupération
Enfin, pour les boissons, il vaut mieux privilégier l’eau tiède ou à température ambiante. Tisanes et infusions de plantes et épices seront des alliées de taille pour une récupération optimale. En plus d’être réchauffantes et réconfortantes, elles ont de nombreuses propriétés médicinales (digestives, cicatrisantes, détoxifiantes, purifiantes). Parmi elles, le fameux lait d’or, les tisanes de framboisier, fenouil, mais aussi gingembre, cumin, clou de girofle, cardamome, cannelle seront très bénéfiques à la jeune maman.
Quelles tisanes pour l’accouchement et l’allaitement ?
Comment s’organiser pour la préparation des repas ?
Tout ça a l’air beau, me direz-vous, mais à quel moment trouver le temps de cuisiner avec un nouveau-né dont on doit s’occuper jour et nuit ? La clé est la planification : organiser son post-partum, déléguer au conjoint ou co-parent une partie de l’intendance, anticiper avec des plats tout prêts dans le congélateur à réchauffer. S’entourer de la famille, des amis ou proches pour nous apporter de temps à autre un petit plat pour toute la famille. Tisser son village ou réseau de soutien postnatal en amont, afin de ne pas se sentir submergée à l’arrivée de bébé.
Faire appel à une TISF pour soulager la gestion du quotidien et/ou s’offrir les services d’une aide à domicile ou d’une doula postnatale quelques heures par semaine, par le biais d’une cagnotte ou via la liste de naissance, sont des pratiques de plus en plus courantes.
Tout est possible, à partir du moment ou l’on décide de faire de soi et de son bien-être une priorité. Car un bébé, avant d’avoir besoin de matériel de puériculture, de vêtements neufs ou d’accessoires derniers-cri, a surtout besoin de parents en bonne santé, disponibles et sereins pour prendre soin de lui. Et comme on dit si bien, quand maman va bien, bébé va bien.
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AUTEUR : Fardati de Gleebaby
Fardati est doula en région parisienne, spécialisée dans l’accompagnement et le soin de la femme enceinte et de la jeune maman après l’accouchement, elle apporte du soutien aux femmes et aux familles durant cette période qui entoure la naissance de l’enfant. Grâce à une écoute active et bienveillante, cette doula apporte également un soutien émotionnel aux futurs parents.
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